La carrière de pierre à chaux de Notre-Dame-de-la-Roche. Au premier plan subsiste le pont sur le Largue. (W. Barthélemy)

Un peu plus proche, les vestiges d'un passage à niveau non gardé. Il est remplacé par la chaussée d'une nouvelle route. (W. Barthélemy)

       Le tracé de la ligne se sépare à Volx de l'axe Marseille-Briançon, pour s'engager dans l'étroite vallée du Largue. Elle s'élargit pour atteindre Saint-Maime-Dauphin, une gare de bifurcation d'où partait une courte antenne vers Forcalquier. La branche de Cavaillon file plein Ouest en remontant le Largue jusqu'à Reillanne. Elle redescend ensuite en suivant la vallée du Coulon, qui s'élargit progressivement pour rejoindre Apt puis Cavaillon, où elle se raccorde à la double voie Miramas - Avignon via Salon-de-Provence.

       Dès le début de l'exploitation, les trafics furent nombreux et diversifiés. Outre les transports à caractère agricole, la ligne avait aussi une vocation industrielle. La mine de Saint-Maime expédiait du charbon. Les mines de soufre de Lincel et Biabaux exportaient des produits sulfurés pour les plantes. La région d'Apt exportait les ocres des carrières de Roussillon et de Gargas. Apt produisait aussi des fruits confits avec la société Aptunion. Du côté du service voyageurs, la clientèle comptait notamment des curistes pour Saint-Martin-les-Eaux, ainsi que des pèlerins pour le sanctuaire Notre-Dame-des-Lumières.

Le bâtiment à voyageurs de l'ex-gare  de Saint-Maime-Dauphin en 1981. Au premier plan subsiste la bordure d'un quai. (W. Barthélemy)

Juste en face, l'ancienne halle à marchandises est devenue la propriété d'un garagiste. (W. Barthélemy)

La gare de Lincel devenue propriété privée,  dans le vallon du Largue. (W. Barthélemy)

La même, vue de l'ouest. (W. Barthélemy)

La gare de Reillanne au temps de la vapeur. (http://flickr.com)

Idem, en saison hivernale. (coll. L. Cabouret)

       La faible fréquentation de la ligne fit que le service voyageurs ferma en 1933, et fut reporté sur route. Le trafic marchandises restait toujours en service. En 1941 la ligne fut coupée en deux, la section entre Biabaux et Saignon étant neutralisée. Chaque partie fut alors exploitée séparément. Du côté Est la desserte se maintint jusqu'en 1956. Elle fut deferrée en 1961, à l'exception du court tronçon Volx - Notre-Dame-de-la-Roche exploité comme carrière et devenu un embranchement particulier.

       La partie Ouest de la ligne fut exploitée jusqu'à Saignon puis seulement jusqu'à Apt. Dans les années 1990 elle fut fermée et deferrée sur tout le parcours, sauf sur un tronçon proche de Cavaillon qui servit d'embranchement particulier.

       Il subsiste aujourd'hui encore de nombreux vestiges de bâtiments de gares, de maisons de garde-barrières et d'ouvrages d'art. Une partie du tracé autour d'Apt a été aménagé en piste cyclable. La gare d'Apt sert encore à la vente de billets SNCF. Celle de Coustellet héberge une association appelée "la Gare", dédiée à des concerts et des spectacles. A Saint-Maime, la municipalité a créé en face de la gare un musée en souvenir de la mine.